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21/10/2008

Maine, épisode 2

Il serait réducteur de résumer le Maine aux 3 millions de homards (tout de même !) que l’on y pêche en été. Sa côte ciselée a de tout temps attiré peintres du dimanche et artistes reconnus. La luminosité est magnifique, les phares sont des modèles disciplinés et les apparitions des phoques et baleines assez fréquentes pour s’occuper entre 2 toiles. Le Maine est aussi le repère du célèbre écrivain Stephen King qui en fait le théâtre des intrigues de chacun de ses romans, dixit le guide de ma croisière du jour…je ne peux confirmer n’ayant moi-même pas lu un seul de ses livres. En parlant de croisière, elle m'a permis de rencontrer des centaines de dauphins et surtout des baleines (rorquals communs), je vous épargne mes photos floues :-(

Par ici, les pins s’accrochent aux roches de granit rose avant de laisser place à l’océan bleu acier notamment dans le fameux parc national Acadia où Marguerite Yourcenar choisit de finir paisiblement ses jours.

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C’est un des rares endroits aux Etats-Unis où l’on peut rencontrer quelques Francophones…J’en profite pour faire un petit rappel historique. C’est en 1609 que l’explorateur Français Samuel de Champlain fonde la colonie de l’Acadie sur le territoire Nord-Américain dans ce qui correspond à peu près aujourd’hui à la région de Terre Neuve et le nord du Maine. Des pêcheurs français exerçaient déjà leur talent depuis le XVIème siècle dans la zone. L’Acadie est alors entourée par deux colonies, au Nord par la Nouvelle France et au sud par la Nouvelle Angleterre. Les conflits européens et particulièrement ceux qui opposent la France à l’Angleterre se répercutent sur le territoire Nord-Américain et après plus de cent ans de conflits répétés, l’Acadie est cédée aux Anglais qui laissent les colons Français tranquilles dans un premier temps avant, vers 1750, d’exterminer une grande partie d’entre eux et déporter les autres par bateau dans d’abominables conditions en Europe, une majorité d’entre eux périrent lors de ces traversées. N’arrivant pas à s’adapter à l’Europe, ces déportés repartent dans l’autre sens s’installer en Louisiane ou d’autres Acadiens se sont déjà réfugiés. Entre 1755 et 1785, près de 3500 Acadiens s’installent en Louisiane qui après être passée aux Espagnols, revenue aux Français, devient finalement en 1803 un état des Etats-Unis.

Sur le modèle des vacances en Bretagne, il faut renoncer à la baignade, l’eau étant, selon mes normes en tout cas, impraticable été comme hiver. Venir dans le Maine c’est choisir les vacances au grand air, au milieu d’une nature imposante. Les paysages sont très photogéniques et toujours cette majesté des grands espaces qui invitent à la contemplation. On arrête un instant de s’agiter, de faire du bruit, on s’extrait un instant du chaos pour constater que la nature seule peut générer la perfection. On s’assied et on profite du tableau mouvant.

DSC_0509.JPG Un bémol bien sûr, nous sommes à l’arrière saison. Alors oui il est conseillé de profiter du Maine sans l’insupportable foule en shorts, casquette vissée sur la tête et hot-dogs à la main qui s’y presse en été et piétine ce fameux équilibre instable. Cependant à l’arrière saison, sort de sa tanière une espèce presque aussi polluante que la famille nombreuse estivale, le retraité et sa flopée d’autocars climatisés et de sonotones. Bref comme partout, de plus en plus, il faut faire un effort, parfois tout petit, pour s’éloigner de la civilisation et avoir l’impression que le spectacle s’offre à vous seul ; l’effort est, croyez moi sur parole, toujours récompensé.
Je me suis bien moquée de ces « chaises de l’espace » – vous voyez, ces trucs avec gobelet, ombrelle et bientôt micro-onde intégrés – que le disons « 50 ans et plus » américain est prompt à dégainer à la moindre occasion. Mais je serai indulgente, le panorama justifierait presque le ridicule de l’installation.

Bref l’endroit idéal pour s’isoler du reste du monde en pleine nature…une expérience qui peut vite dégénérer en bad trip « Into the wild »* si l’on n’y prend pas garde. A dose homéopathique donc pour vraiment en profiter…toujours cette sensation de vide dans les grands espaces qui finit par être étouffante.

* Il s’agit du titre du film de Sean Pen adapté du roman de Jon Krakauer qui raconte l’histoire vraie de Christopher McCandless. Astérix destiné à Christelle pour qu’elle comprenne le sens de mes références qui semblent parfois manquer de lisibilité :)

09:22 Publié dans USA | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Into the wild je connais merci Cécile... Et ce genre de paysage je les adore à haute doses!
En parlant paysage, nous décollons pour La Réunion mardi après-midi. J'ai hâte!
Bises et merci de nous faire voyager avec ton blog et tes notes toujours sympa à lire!
bises

Écrit par : Christelle | 02/11/2008

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